mardi, 10 juillet 2007

Lausannois, la tête dans le sable

En décidant de ne pas ouvrir de local d'injection pour les toxicomanes lausannois, la Ville de Lausanne montre l'exemple à la Suisse: si vous refusez de voir un problème, sûrement, il disparaîtra? Ayant vécu à Berne avant et après l'ouverture d'un tel local, il se trouve que j'ai une opinion sur le problème. Ben sûr, le local d'injection n'est pas mon endroit de promenade favori, bien sûr, le nombre de toxicomanes autour du local est important, et il y a, en effet, des seringues dans les environs. Mais: croyez-vous que avant, ç'était mieux? Des toxicomanes, en nombre extrêmement important, sans aucun encadrement policier ou social, campés dans les parcs autour du palais fédéral, sur les escaliers menant à la promenade le long de l'Aare, couchés par terre comme des animaux, sans la moindre dignité? Les Lausannois se sont prononcés contre l'aide à la survie, refusant le compromis. Ils ont donc choisi, au lieu du triste pragmatisme, la dure ligne de la théorie, qui aidera peut-être un infime pourcentage de drogués à rester clean. Et les autres?